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Dans les années 50, la petite cité balnéaire de Royan est reconstruite selon un programme inspiré par l’Esprit Nouveau. Le béton, matériau peu onéreux, permet des économies qui sont reportées sur le confort intérieur. Il est également un atout majeur dans la libération des formes architecturales.
En 1945, la petite cité balnéaire de Royan est libérée par les alliés sous un torrent de bombes. L'idée d'une reconstruction à l'identique est rapidement abandonnée au profit d'un programme résolument moderne inspiré par l'Esprit Nouveau. Il faut reconstruire vite.
Le boulevard Briand, première réalisation de la Reconstruction, s'inscrit dans la continuité des productions des années 30. Mais en 1953, l'arrivée du nouveau maire accompagne un changement de cap des architectes de la Reconstruction, inspirés par les nouvelles réalisations brésiliennes d'Oscar Niemeyer (le quartier de Pamphula, près de Belo Horizonte, station balnéaire montée de toutes pièces).
Quoi reconstruire ? Le confort doit primer.
Il faut inonder l'habitat d'air et de soleil, assainir et vaincre l'humidité, d'où l'utilisation des toits-terrasses, des pilotis, des claustras. Au cours de la reconstruction, le style va évoluer pour répondre parfaitement aux contraintes tant esthétiques, climatiques que financières. Outre les grandes opérations de lotissement et les incontournables projets d'édifices publics, un corpus exceptionnel d'architecture résidentielle va enrichir la production, et participer pleinement à la qualité de l'ensemble urbain.
Le choix du béton, matériau peu onéreux, permet une économie qui est reportée sur l'augmentation du confort intérieur. L'utilisation du béton armé est aussi un atout pour la libération des formes architecturales : des coques comme les ondes d'un coquillage renversé pour le toit du marché central, des voiles en V hauts de 50 m, qui donne à l'Eglise Notre Dame, une élancée gothique d'avant-garde. Dans cette architecture balnéaire, les bâtisseurs jouent avec les effets d'ombres et de lumière : auvent, brise soleil, pergolas. Les claustras géométriques apportent une animation plastique sur les façades lisses et blanches, tandis que les soubassements à l'appareillage régulier, signe de modernité, créent des effets graphiques.
Très structurée, l'architecture des années 50 peut aussi se montrer ludique et décorative : le petit immeuble dit « le grille pain » avec son grand pan de briques de verres assume un design très « arts ménagers ». A côté du blanc qui unifie la majorité du bâti, éclatent par endroits des tons denses, bleus, rouges, jaunes, verts qui marquent leur époque.
Les Rencontres internationales de l'environnement et de la nature, qui se sont tenues à Royan en 1985 ont éveillées l'intérêt pour cette architecture. En 1986, Royan est consacrée ville « la plus cinquante » de France. Royan réinventée s'est en effet imposée par l'unité et la qualité de son architecture (la ville a été rebâtie en quinze ans !), par la modernité formelle et fonctionnelle de son plan d'urbanisme, et par le niveau exceptionnel des prouesses à l'œuvre dans plusieurs bâtiments aujourd'hui célèbres dans le monde entier.
Le 18 novembre 2010, Royan a également reçu le label Ville d'art et d'histoire, décerné par le ministère de la culture.
En savoir plus :
Office de Tourisme de Royan.
Et les excellents ouvrages :